Il m'a fallu un peu de temps pour atterrir. Un peu de temps pour que la somme de mes impressions si dense s'agrège afin de former le résultat que je vais restituer ici.
J'ai cherché un angle pour évoquer au mieux ma semaine new yorkaise. Je crois que solliciter chacun de mes sens, en alerte au coeur de cette incroyable cité, reste le meilleur des ressorts.
La vue
La skyline de Manhattan qui s'apprécie à sa pleine mesure lorsqu'on a traversé le Brooklyn Bridge et que l'on est de l'autre côté de la rive. J'ai pris trois fois de la distance pour regarder l'assemblage incroyable et irréel des gratte-ciel, qui ne m'ont jamais mieux semblé avoir porté leur nom.
Manhattan vu d'en haut est toute aussi intéressante : aller se percher au sommet (ou presque, le 86ème étage c'est déjà bien !) de l'Empire State Building est un classique immanquable. Mesmerizing! Il n'y a pas de mot aussi exact en français, je crois. De nuit, c'était somptueux et drôlement poétique.
L'ouïe
Etre en haut de l'Empire State, ce n'est pas uniquement en prendre plein les yeux mais également faire travailler son ouïe. L'on entend de là-haut comme en sourdine le bruissement de la ville. Si intense, touffu, avec ses coups de klaxons pourtant normalement punis par une amende, ses sirènes hurlantes si pittoresques à l'arrivée et qu'on ne remarque plus, selon mes hôtes; très rapidement… La clameur de la ville s'estompe pour former un brouhaha diffus et unique : The Sound of New York!
Le toucher
New York, si elle était une matière, aurait le douceur du pelage d'un écureuil ! Comparé aux souris et aux rats de la capitale française en raison d'un nombre aussi conséquent par les habitués des deux cités, l'on ne peut trouver que beaucoup plus mignon et attendrissant la petite bête à l'agilité remarquable. Ils peuplent l'immense Central Park bien entendu mais colonisent aussi les moindres espaces verts et les premiers écureuils que je vis farfouillaient dans le tapis de feuilles tombées aux alentours de Washington Square.
L'odorat
Indéniablement la cannelle ! Elémént indispensable de l'attirail des fêtes de fin d'année, le balai à la cannelle, disponible en plusieurs tailles, distille son parfum et transforme tout bon intérieur américain en petite bonbonnière festive ! Convaincu par cette réclame ? Noël à New York conserve de la magie même pour les plus grands, entre les volontaires de l'Armée du Salut qui mettent du coeur à entonner les plus célèbres Christmas Carols pour appeler à la générosité, les guirlandes lumineuses à peu près partout, les sapins tellement mieux décorés que par chez nous, soyons francs, les déguisements du personnel même à la supérette, le rayon de dingo consacré aux accessoires festifs pour nos amis les bêtes… et j'en oublie sûrement...
Le goût
Forcément, j'allais finir par ce sens là. Celui sollicité avec le plus de précision et de raffinement. Car, je suis parfaitement d'accord avec mes hôtes, les repas sont une affaire sérieuse et quitte à pratiquer la chose plusieurs fois par jour, autant le faire avec curiosité et envie. La liste des délices que New York a réservé à mes papilles est longue, elle commence par le petits pains chauds tout droits sortis du four concoctés par mon amie, se poursuit avec les meilleurs bagels, cheeseburgers, falafels, cheesecakes que l'on puisse trouver (et la notion de meilleur est souvent matière à débat animé !) , s'interromp avec le délicieux et politiquement incorrect sandwich de glace au cookies (dégusté dehors par 5 degrés, oui, oui) et s'achève avec une découverte, le brisket, de la viande de boeuf cuite à basse température des heures et des heures durant, fondante. Et encore, je suis repartie quelque peu frustrée de ne pas avoir eu plus de repas pour encore plus de découvertes gourmettes ! Oui, oui, je sais…
New York, toi et moi, l'on se reverra...
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