Si les films de Noël, gros navets dégoulinants ou classiques de meilleur goût, font partie des cadeaux coincés dans le traîneau du vieux barbu, jamais autant que cette année je n'aurais entendu parler de Love Actually.
Entre une rediffusion sur une chaîne historique, comme il est d'usage de les appeler désormais, à point nommé, très très LT sur Twitter (commenté pour les non-initiés, coucou Maman !), un visionnage le jour de Noël en guise de digestif hyper-sucré par un grand nombre via le même réseau de l'oiseau et des mentions dans plusieurs statuts Facebook (et ça n'a rien à voir avec une proximité géographique, française ou européenne, puisque deux de mes contacts étasunisiens étaient devant le jour J), Love Actually fut l'OCSI (objet cinématographique social identifié) ces derniers jours.
Alors qu'il date tout de même de 2003, ce qui ne fait plus du film une nouveauté, ni un objet vintage non plus (la preuve, les tenues des acteurs ne paraissent pas encore ringards - quoique le pull zippé de celui qui est amoureux de Keira Knightley, si vous voyez ce que je veux dire... mais lui, Andrew Nichols de son petit nom, est un loser de l'amour au cinéma. C'est le même comédien qui se fait lourder par Vanessa Paradis dans l'Arnacoeur CQFD).
Il y a cette fameuse scène où une belle enfant entonne "All I want for Christmas" et renvoie Mariah Carey chez sa mémé, il y a Hugh Grant, il y a Londres à Noël, Emma Thompson, Liam Neeson, Keira Knightley (qui devait avoir quoi ? 17 ans et demi en 2003, non ? Alors qu'elle se marie dans le film, mouaif...), Colin Firth, le casting 5 étoiles ! Il est vrai que le film a autrement plus de charme que les versions américaines de ces longs métrages chorales, à la sauce Nouvel An ou St Valentin, où l'on sent bien que les acteurs ne se sont pas croisés ou a minima, parce que bon il n'y avait pas le choix. Là, ça a peut-être été pareil mais ça se sent nettement moins, ils sont la famille du cinéma british (ou presque) et l'on y croit (un peu).
Une autre force de Love Actually est que l'on s'identifie, me semble-t-il... Et si j'avais été un personnage du film, j'aurais été... Laura Linney ! D'abord, parce que je l'aime bien depuis les Chroniques de San Francisco, j'avais lu les livres avant et je la trouvais parfaite en Mary Ann Singleton... mais j'aime bien Emma Thompson aussi (bizarre cette identification à des quadras blondes...).
Mais aussi parce que le personnage que joue Laura Linney est formidablement touchant, celui d'une femme solitaire, peu sûre d'elle. Lorsque l'homme pour lequel elle fond totalement s'intéresse à elle, elle n'ose, malgré le fait qu'elle ne soit plus une gamine depuis un bail, y croire. Ses problèmes empêchent leur amourette de s'épanouir et c'est terriblement triste. A chaque fois que j'ai vu ces scènes, j'ai eu envie de traverser l'écran et d'aller lui parler, de la secouer. Attention, je ne suis pas entrain de dire que ma vie est la même, loin de là. Mais je me suis reconnue dans ce personnage, dans cette femme incertaine qui s'empêtre dans ses problèmes et rate l'opportunité d'un bonheur, dans un certain trait de caractère.
Certains objecteront qu'elle renonce à la possibilité d'un amour pour en favoriser un autre, fraternel. Je ne suis pas d'accord, le bonheur appelle le bonheur ? Ne faut-il pas un peu se battre ou au moins de relever le menton ? En 2003, je l'étais peut-être beaucoup mais plus le temps passe, moins je suis Sarah, je crois. Je n'ai pas vu Love Actually cette année...
Il y a quelques années, en voulant acheter le dvd de Bridget Jones, je suis tombée sur un coffret spécial Hugh Grant qui contenait, notamment ce film. C'est comme ça que je l'ai vu, et que je ne l'ai pas aimé. Je me souviens avoir trouvé tous les personnages survolés, inaboutis, et toutes les histoires bâclées. En fait, je trouvais qu'il y avait trop de personnages et qu'au final, rien n'était creusé. J'étais donc hyper frustrée, parce que sur le papier, c'est le genre de films que j'aurais pu aimer. Autant te dire que quand il est repassé récemment, je n'ai pas songé une seconde à me le re-coltiner. Mais à la lecture de ton article, je deviens curieuse. Je connais pas mal de gens qui ont aimé ce film (en fait, je crois ne connaître personne qui ne l'a pas aimé), et même des gens qui ne sont pas particulièrement fondus de comédies romantiques US. Ton article en rajoute une couche et je crois que finalement, je vais le revoir, parce que ce que tu dis de Laura Linney (dont je ne me souviens absolument pas de ce qui lui arrive, soyons claires !) m'interpelle. Je ne sais pas si tu souhaitais "vendre" ce film dans ton article, mais c'est ce qui s'est passé ! J'y cours et je reviens !
Rédigé par : lullaby | 29 décembre 2012 à 15:07