Hier soir, je regardais Thierry, cet homme à la couperose pas traitée et aux manières, disons, triviales, propulsé star du petit écran en quelques semaines grâce à une personnalité aussi brute que naïve. C'est littéralement Thierry qui a trusté les épisodes de l'Amour est dans le Pré cette saison, malgré les efforts grossiers de Justine, blondasse gourgandine obstinée (et voilà là sans doute, la seule de ses qualités) à buzzer dans les médias. Prête à baiser pour buzzer ?
Mais revenons-en à Thierry. Si je n'étais pas passée à côté du personnage, j'avais raté quelques une de ses frasques et la dernière émission bilan-rétrospective, hier soir, me permit de rattraper mon retard. Thierry, veuf éploré de son état, avait accueilli deux prétendantes dans son exploitation, sans doute trop heureux d'avoir de la compagnie féminine pour tirer tout de suite au clair ses impressions sur l'une ou l'autre. Entre la discrète Annie et la joviale Machinette (désolée, j'ai un trou), son coeur balançait et si la première gagnait des bons points à manifester un intérêt sincère pour la ferme de Thierry, celui-ci, la chair est faible surtout après des années à n'avoir été effleurée, céda aux avances de Machinette, un soir où tous deux avaient longuement fait tourner les serviettes.
Entre une nuit d'amour bâclée et bourrée et l'investissement évident d'Annie, il n'y avait pas photo, même pour le plus aveuglés des hommes. Thierry se racheta une conduite auprès de la clémente Annie et ils vécurent dès lors amoureux... livrant à la caméra des scènes aussi absurdes que touchantes.
Lors du bilan, dans la jolie résidence fleurie louée par la prod de M6 pour l'occasion, c'est face à une Karine Lemarchand émue que Thierry, pas du genre embarassé par la mère la pudeur, retrace son parcours dans l'émission et un peu avant. Il évoque son épouse décédée et son nouveau bonheur avec une sincérité déconcertante et si le moment est larmoyant, il est très vrai. On ne sent aucun calcul chez Thierry, à l'exact opposé de Justine. On lui pardonne alors son teint rougeaud, ses manières rustres, son phrasé particulier. Un court instant, le cynisme de l'émission, entre montage choisi, commentaires et choix de candidats pour combler le désir voyeur des téléspectateurs, s'efface. Il y aura eu cette année un vrai moment d'émotion dans ma télé.
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