Avec Louie, l'autre série de ma rentrée c'est Mad Men et sa saison 5. Mais même si le show ne vous dit rien, ne partez pas, je veux parler de quelque chose d'un peu plus universel que cela...
Après un double épisode, l'on retrouve donc Betty, l'ex-femme du personnage principal. Elle s'est remariée et vit dans une lugubre bien que fastueuse maison avec ses enfants et son nouveau mari aimant. Elle a énormément grossi (les prothèses appliquées sur la sylphide January Jones m'ont rappelé celles d'une autre héroïne de sitcom, Monica Geller... mais on finit ici presque par y croire) en trompant son ennui dans des paquets de chips ou des pots de crème glacée.
Malheureuse avec son premier époux, elle semblait cependant dans une tension permanente qui lui permettait de garder toute sa superbe. Trop aimée et couvée comme un trésor par le second, elle se laisse aller, elle n'a plus besoin de plaire, plus personne contre qui se battre, ni son mari, ni de possibles rivales. Sans adversaire véritable, sans personne à qui prouver sa force, elle ne lutte plus.
Et puis, au cours de cet épisode, Betty se croit peut-être atteinte d'un cancer. Etre si près d'un tel danger lui procure l'effet d'un électro-choc, elle semble sortir de son coma ouaté, chausse d'imaginaires lunettes pour regarder sa vie, prête plus d'attention à ses enfants, accepte l'étreinte de son mari.
Et puis, finalement, dans un soupir de soulagement, elle découvre que ce n'est que bénin.
Et la tension, qui lui avait sorti quelques instants la tête de l'eau, retombe.
L'épisode se termine par une scène où elle engloutit le sundae que sa fille n'a pas fini. Comme un retour au point de départ.
J'ai éteint la télé et je me suis dit que je ne voulais jamais être Betty Draper, je ne veux pas vivre en veilleuse pour sursauter seulement en cas de grand danger. Il n'est pas forcément nécessaire d'avoir à lutter pour se sentir vivant et avancer.
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