J'ai pris cette photo au Wat Pho, à Bangkok. J'errais un peu, je me lasse parfois un peu vite des vieilles pierres, alors je regarde les gens à la dérobée. Je trouve souvent de quoi me fasciner. Je n'étais pas très près , poussant le zoom à son maximum et je voulais rester discrète, d'où une prise à la volée et un cadrage discutable... Je ne l'ai pas retouchée non plus, parce qu'elle me plaît ainsi. Brute, juste comme elle est.
J'aime ce qu'elle raconte : la certitude d'être face à un frère et une soeur grâce à leur chevelure à la couleur de feu si parfaitement identique, j'aime que l'on devine qu'ils échangent tous deux avec un autre de leurs congénères un secret ou une histoire sans importance... J'aime leurs allures : la petite fille et ses deux longues couettes romantiques, sa petite robe anis raccord avec les mèches feu et ses sandales assorties. J'aime que le petit garçon n'en soit plus vraiment un, entre deux eaux, ni enfant, ni adolescent. Comment le savoir alors que ne se devine que son profil ? A la manière dont il tient du bout des doigts sa paire de lunettes de soleil. J'aime, enfin, le cadre clair qui les enveloppe comme pour mieux faire ressortir leur rousseur, leur jeunesse, leur flamboyance.
Ils sont assis là à chuchoter, à Bangkok, mais ils pourraient être partout ailleurs dans ce vaste monde. Ils dépossèdent le temple qui les abrite de sa raison première et le transforme pour en faire un espace universel : celui où les enfants se racontent des histoires.
Je crois que cette photo est l'une de mes préférées parmi celles que j'ai prises cet été. A la fois esthétique et pleine de possibles...
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