Cet après-midi, je suis allée voir Starbuck. Je ne savais pas grand chose du film, avais seulement envie de quelque chose de léger, excluant super-héros (même si je ne bouderai pas Batman à venir), titre incluant Kill, violence exacerbée ou science-fiction bâtarde. Il nous restait La Part des Anges ou Starbuck, dans la vie il faut faire des choix.
J'ai bien aimé Starbuck même si ce film ne me laissera pas un souvenir impérissable. Il y avait le charme exotique du phrasé québécois (que je n'avais pas observé en salle depuis... Crazy) et ses expressions fleuries : le chandail pour le maillot de foot, le cute pour le drôle, le gardiennage pour le baby-sitting (mon préféré) et fucker au lieu de niquer, le héros et sa gueule sympathique (j'appris après qu'il est en fait un comique à succès en terre Montréalaise), une belle photographie (quelques plans un peu longs purement d'ambiance à plusieurs reprises, à la boucherie, sur le terrain de foot, sur les cadeaux de naissance).
Mais aussi parfois un tantinet de miévrerie, je pense en particulier à l'enfant handicapé sur lequel le réalisateur s'attarde un peu. En effet, il a par la suite une utilité scénaristique qui permet au héros de... (je me tairai pour ceux qui ne l'ont pas vu). Il aurait donc été malvenu, malgré les accents caustiques que peut posséder le film ("mes enfants sont trop grands pour que je les avorte" déclare le meilleur ami du héros, l'un de ses mioches dans les bras), de le traiter à la légère.
Bref, Starbuck, oui mais non, non mais bon. Du charmes mais des imperfections.
Toutefois, je ne pus m'empêcher de sourire à différentes reprises (en particulier lors d'une scène réussie où une poursuite incongrue met le héros dans une situation délicate, sans qu'on l'ait vu venir) et d'avoir quelques larmes à fleur de cils.
Ces émotions, je les relie à ce que j'éprouve au gré des courants de ma petite vie. Un peu plus sensible, un peu plus à fleur de peau... et là, le ressor le plus convenu peut me toucher. Je sens venir la sensiblerie à des kilomètres mais rien ne peut arrêter ma chute.
Il y a des mois, j'avais vu The Descendants, quelques semaines seulement après avoir assisté de bien près à un décès dans ma famille. L'aspect ultra-naturaliste avec lequel était montrée la fin de vie de la femme de George Clooney dans le film ne m'avait encore que plus remué.
N'est-ce-pas aussi ce que l'on va chercher au cinéma ? S'asseoir devant l'immense écran, plongé dans le noir et se laisser emporter par une histoire, même si elle doit jouer un peu trop sur la corde de nos émotions ?
Starbuck va se voir adapter via la production de Spielberg et entre les mains du même réalisateur. Ce dernier a promis que l'ironie, qui pointe parfois, ne s'affadirait pas dans une version US. Espérons que les imperfections ne soient pas non plus gommées, car c'est aussi cela qui fait le charme de ce petit film (et son succès ?).
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