Mettons X, personnage ordinaire, ni belle, ni laide, ni prodige, ni stupide. Notre X se retrouve dans une situation en 3 phases. D'abord tout a l'air d'aller à peu près, ou pas trop mais en tout cas pas trop trop mal. Puis, survient le cas problématique. X subit une déconvenue. Ou plusieurs. C'est l'horreur. Et puis petit à petit, les fils se dénouent et les problèmes s'évaporent. Place est laissée au happy end. Jadis, à la fin, les lettres s'affichaient sur l'écran. J'ai vu quelques films comme cela. On savait ainsi que c'était fini et que la sérénité et la joie avaient envahi X. Au moins le temps d'un générique et selon la manière dont on avait apprécié le film, le temps de notre mémoire qui avait donc fait pause sur une sympathique conclusion.
Seulement, cette théorie n'est valable que dans les vieux longs métrages et les comédies romantiques. X, dans la vraie vie, ne peut pas faire pause et arrêter le temps comme bon lui semble. X doit donc savourer un joli épisode, qui n'a rien d'une fin, finalement, et reprendre le jour suivant le cours de sa vie. Une vie où il y a trop de monde dans les transports le matin, où il faut régler les factures et remplir le frigo. Une vie faite de petits et grands bonheurs, de tracas parfois. Une vie imparfaite parce qu'elle n'est pas condensée en 120 minutes et où la théorie du happy end ne trouve pas sa place. Parce que ce n'est pas ainsi que les choses se passent.
Il n'empêche, X n'est pas un personnage de fiction et en a bien conscience. X est exaltée parfois et essaie d'insufler un soupçon de magie à tout ça, selon sa propre définition et avec l'aide des autres.
X se dit que c'est peut-être ça la vie : reconnaître que le challenge va au-delà d'un happy end sur lequel on marque une pause éternelle et que le sel est là. La bobine n'est pas prête de se terminer. Tant mieux.