Il m'est déjà et à de nombreuses reprises arrivé d'entendre de la bouche des gens que "de toute façon, nous - au choix - étions, vivions, demeurions toujours seuls". Je ne suis pas vraiment d'accord.
Je crois en effet que sur toute scène de nos vies, planent les spectres de nos entourages. Ce sont d'invisibles silhouettes autour de nous, leurs ombres se logeant dans nos pas, habitant nos gestes, nos points de vues, nos regards.
Combien de fois à une amie, ai-je fait part de mes doutes, de mes sentiments, de mes inquiétudes à l'approche d'une situation neuve, d'une date-clé, d'un événement intime ? Une quantité incalculable. Combien d'autres ai-je rendu les comptes d'une prévision annoncée, d'un moment anticipé ? Un nombre tout aussi grand.
Aussi, si j'y songe un instant, la figure de cette amie me frôlait-elle aussi pendant. Pas que sa curiosité l'ait poussée à s'incruster dans les entrailles de ma vie privée mais parce que c'est moi qui décidait de l'y emmener ou plutôt d'emmener d'elle des fragments. Ses mots pour apaiser mes minuscules inquiétudes, nos conversations.
Repensant à son amicale prescience, je jugeais le moment venu et sans calcul préalable aucun, le degré de justesse de ses prédictions.
Et c'est même un bataillon que forme autour de nous nos proches à chaque instant de nos vies. Comme pour un jeu de cartes, notre inconscient élit l'un ou l'autre, non par ordre de préférence ou par volonté de hiérarchie mais parce qu'un parfum, un mot, un paysage nous évoquent quelqu'un, un objet dans le décor est cher à l'un des nôtres, une allure nous rappelle celle d'un autre...
Finalement, la solitude est à remettre en question.
Super philo tout ça...je réfléchis, je pense, je regarde, je reviens !!
kiss pour ton add.
Rédigé par : rikedenimes | 03 mai 2008 à 01:01
[c’est top] Tu as raison quand on y pense, on n'est pas seul. J'avais noté il y a deux ans les propos de Paul Auster qui explique (mieux que je ne saurais le faire bien sur !) son point de vue :
J'ai copié précieusement ces phrases car elles m'ont permis de me rendre compte qu'en fait je n'étais pas si seule que çà !Rédigé par : tine | 03 mai 2008 à 11:30
C'est tout à fait ça ;)
Rédigé par : Lzarama | 03 mai 2008 à 12:24
Merci Tine. Etre seule ne peut donc arriver qu'en relation avec les autres.
Mais je pense aussi que la solitude insiste plus sur le cote negatif de l'isolement (physique ou intellectuel). Je vois une difference entre (apr ex.) je n'aime pas etre seule ET je n'aime pas la solitude... enfin je crois (c'est peut-etre la fievre qui parle!)
Rédigé par : annieB | 03 mai 2008 à 15:26
Ouhlala Annie, toi et ta fièvre m'imposez un moment de réflexion supplémentaire mais je perçois ce que tu veux dire. J'y pense et je reviens !
Rédigé par : Lzarama | 04 mai 2008 à 00:39
J'espère que ta fièvre est passée ! je n'ai pas la fièvre mais contrairement à Lzarama je n'ai pas bien compris ? J'attends donc le retour de Lzarama ou le tien pour en savoir plus.
Je pense que finalement j'aime assez ma solitude. Lorsqu'elle est dure à supporter c'est quand je ne peux pas partager les bons moments que je vis parfois et là Vox m'est bien utile !!!
Rédigé par : tine | 05 mai 2008 à 18:10
complexe...comme l'être humain ou comme un sujet de philo !
Nous sommes seuls car j'aime à le penser, libres arbitre de la partie variable de notre destinée (la partie "fixe" qui s'inscrit dans un cadre et une histoire collective me semble plus lourde à mouvoir) mais nous sommes aussi et surtout des êtres de lien cf une citation d'Albert Jacquard que j'aime beaucoup :
Les autres ne sont pas notre enfer parce qu'ils sont les autres ; ils créent notre enfer lorsqu'ils n'acceptent pas d'entrer en relation avec nous.
Rédigé par : Elihanau | 05 mai 2008 à 22:45