Scène de la vie de tous les jours : je suis au supermarché, à la caisse plus précisément, un seul article dans les mains donc un peu pressée. La somme de notre compréhension est proportionnelle au contenu de notre panier de courses, avez-vous remarqué ?
Deux clients devant moi. Une jeune femme qui range ses articles et sort sa carte de crédit pour régler. Premier hic dans le bon déroulement de ce passage en caisse. Ce n'est pas une carte émise par une banque française; il faut donc la faire passer via la bande magnétique pour encaisser le paiement. L'employée de l'hyper s'emberlificote dans ses explications et réclame maladroitement un papier d'identité à sa cliente, dont je sens le courroux monter. Elle sort, par toute une série de gestes saccadés, agacés, sa carte d'identité... grecque.
Horreur pour la caissière qui ne comprend rien à la façon dont le papier est conçu et réclame des explications d'un air dubitatif. Le ton monte. Derrière moi, la file s'agrandit et devant, un couple souffle mais sans mot dire.
Finalement, la situation se règle et le ticket de caisse finit dans la poche d'une jeune femme grecque énervée. S'élève un nouveau concerto de bip-bip... que le monsieur devant moi ne perçoit pas. Je comprends mieux le silence des minutes précédentes : lui et sa compagne sont malentendants.
Sur le tapis de caoutchouc, les produits défilent quant surgit un mystérieux article : des petits morceaux de fromage étiquetés "produit de nos régions", quelque chose entre le gruyère et le parmesan, emballés dans une coque de plastique transparente. Deuxième incident en caisse en moins de dix minutes. Pas de code barre, aucun prix sur les cinq boîtes qu'a raflées le couple dans le rayon.
La caissière saisit l'ampleur de la complexité de la situation et hurle en articulant à l'extrême et en postillonnant dans la figure de son client : "C'ETAIT DANS LES PROMOS ??????????". Le monsieur maugrée, l'employée prend ça pour un oui et se met à feuilleter le prospectus des soldes de la semaine, humectant son doigt pour mieux tourner les pages et offre la plus grande attention au catalogue. Les secondes semblent durer des siècles pour l'assistance en présence. Vient à son secours l'une de ses collègues. Elle part à toute allure retrouver le prix du fromage dans les allées du supermarché.
1,69 euros par 5 plus tard, c'est mon tour. J'aurais pu trépigner, je ne dis pas que je n'ai pas eu l'envie instinctive de le faire mais cette représentation de fin de journée du petit théâtre de l'absurde a eu le dessus sur mon impatience.
Aahh les affres du quotidien..c'était quoi au juste cet article?...parce que moi, je suis du genre à le laisser tomber et à me barrer...
Rédigé par : Jim | 25 mai 2008 à 23:41
une bouteille de vin !
Rédigé par : Lzarama | 25 mai 2008 à 23:51
[this is good] J'espère que tu sauras le savourer (et qu'il en vaut la peine!!!)
Puis c'est beau la patience; une forme de sagesse parait-il...
Moi j'y suis pas encore arrivé =)
Rédigé par : Harlock | 26 mai 2008 à 00:01
je sais pas pq mais je l'aurais parié
ça sent l'éthylo en puissance...
Rédigé par : Jim | 26 mai 2008 à 00:06
Vivement mes prochaines courses, je vais prendre ma caméra...
Rédigé par : NatKingCole | 26 mai 2008 à 01:50
La bêtise humaine dans toute son intensité, c'est beau, émouvant même...à condition d'avoir le temps!!!
Félicitation pour ton courage et ta patience exemplaire!!
Rédigé par : Bubul 1er | 26 mai 2008 à 09:41
ça me rappelle le "complot de vieux" de Groland avec les vieux à la caisse! Moi j'ai une malédiction: je tombe toujours sur les caisse où y'a des problèmes et ça arrive systèmatiquement juste avant moi...
Rédigé par : Plum & Sunday | 26 mai 2008 à 11:25
j'espère que la bouteille de vin était bonne ! Je plains les caissières, obligées de supporter le rythme diabolique de travail, la chemise bleue ciel en polyester,la manifestation de nos impatiences, le bip bip du lecteur, Jennifer qui chante dans les hauts-parleurs, le manque d'amabilité de certains clients et l'obligation d'être poli alors que l'envie de tout envoyer balader est omniprésent. Pour toutes ces raisons, je fais toujours un petit sourire aux caissières et leur lance un p'tit "bon courage" lorsque je quitte la caisse. ça ne coûte rien et ça leur fait du bien. Je le fais partout, sauf à Intermarché, dans mon village, où les critères de sélection lors du recrutement des employées furent les suivants: présence élevée de lipides sur la chevelure, maquillage excessif tendance "carnaval de Dunkerque", haleine de phoque et coutoisie époque Cro-magnon...
Rédigé par : Aurelio | 26 mai 2008 à 13:16
"ça sent l'éthylo en puissance" ??? Urmph...
Je vois que les histoires de caisse ont une forte résonnance (hihi) chez bcp d'entre nous !
Rédigé par : Lzarama | 26 mai 2008 à 14:01
Je ne parlerai donc pas de la fois où j'ai menacé de mort 3 ados qui hurlaient sur une dame agée car elle était trop lente...
Rédigé par : Fukkou | 26 mai 2008 à 15:27
Même si c'est un bon entraînement pour se contrôler et garder son calme, voilà pourquoi je DÉTESTE faire mes courses ^^
Rédigé par : comme-un-chat-sur-Mars | 02 juin 2008 à 16:28
Pas mal le petit théâtre de l'absurde, on s'y croirait et bravo pour ta patience.. perso c'est le genre de truc où je dois prendre énÔrmément sur moi pour rester zen
Rédigé par : Augusta | 04 juin 2008 à 11:57