En ce moment, je découvre Christine Montalbetti et je regrette déjà de n'avoir jamais pu assister à l'une de ses conférences. Son écriture m'interpelle, son approche du traitement narratif me séduit et me fait m'interroger. Au détour de l'une des pages de son dernier roman, je tombe pensive, saisis l'un des bloc-notes offert par une bienveillante et me mets à griffonner autour du souvenir.
Laissez-moi vous raconter une scène de ma vie. Une dispute en fait. Pourquoi ce soir et pourquoi celle-ci ? Je vais essayer d'y venir.
Cette dispute, donc, appartient à un passé révolu dont je ne regrette rien. Mais l'acuité du souvenir est là. Je peux vous décrire la chose en quelques phrases : d'abord, l'odeur de la cigarette dans l'habitacle de la voiture qui m'incommode terriblement. Le soleil matinal qui nimbe la scène. La crème solaire dont je presse rageusement le tube presque vide entre mes mains; que j'applique autant par souci de prévention que pour lutter à coup d'odeur cosmétique contre le haut-le-coeur qui menace de ruiner encore davantage le début de ma journée. Je me rappelle ce magnifique beau temps, la route qui serpente, presqu'avec malice, le long de la mer paisible et brillante. J'ai gravé en mémoire l'abîme béant entre le bonheur simple et évident qu'inspire le décor que nous traversons et la puissance noire de nos respectives colères, la chaleur ambiante adversaire du souffle glacé qui s'était abattu sur nos sentiments.
J'observe désormais avec une froideur clinique ce souvenir. Je l'ai rangé il y a déjà longtemps au rayon du passé et lorsque j'ouvre les armoires du temps, je peux lui jeter un regard dénué d'émotion.
Pourtant, il suffit de l'ébauche rapide de quelques éléments pour qu'il prenne de nouveau forme. Son évocation demeure étonnamment puissante. Peut-être est-ce la force de ce moment ? La densité (tout personnelle) dramatique qu'il a revêtue alors m'a marquée au point qu'il faille juste quelques indices pour qu'il resurgisse avec une étonnante netteté.
Les facéties de la mémoire n'ont pas fini de me surprendre, les chemins de réflexion vers lesquels me guident Christine Montalbetti non plus.
tres beau recit de ta plume (et tres belle pix de toi en profile), mais bien entendu connais pas Christine Montalbetti. Tu recommandes, hein?
Night-night!
Rédigé par : annieB | 28 avril 2008 à 01:59
Je recommande bien entendu mais je signale tout de même qu'il faut être averti du fait qu'elle écrit bcp sur les sensations, les ressentis, la pensée, qu'elle raconte des moments où l'action est discrète et plus la graine qui va nourrir le récit plutôt que le tronc de celui-ci (je suis d'humeur végétale ce matin, dirait-on !).
Rédigé par : Lzarama | 28 avril 2008 à 09:49
[this is good]
Hello...
une première visite furtive sur ton blog,
l'écriture me donne à voir une part de toi, que je n'avais pas encore capté....(mais il y a tant de facettes)
quelque chose de plus fort, de plus affirmé que ce que je perçois dans la journée,
une belle intimité de femme forte...aussi.
Rédigé par : Elihanau | 29 avril 2008 à 21:50