Je n’ai jamais envié le sort des palourdes et je me permets d’avancer assurément que vous non plus. Je n’ai même jamais songé au destin d’une palourde, naissance – vie – mort de l’animal, la reléguant au rang des menues choses dont on connaît l’existence mais dont on se contrefiche (si un spécialiste des palourdes passait par ici, exception faite de vous mais je parle au nom du commun des mortels).
Et pourtant, cher commun des mortels, au moins l'un de ces coquillages mérite notre intérêt, grâce au très très grand âge qu’il a atteint. 400 ans environ, voici le record de la palourde en question (battant l’une de ses consoeurs anciennement détentrice du titre) en tant qu’être vivant à l’existence la plus longue.
Imaginez un instant : ce petit animal anonyme barbotait tranquillement dans les eaux islandaises à l’époque des fastes de la cour du Roi Soleil, du temps de la prise de la Bastille, sous le régime Bonapartiste, ne s’inquiéta pas de la Révolution industrielle, traversa sereinement deux guerres mondiales et une autre, froide…
Notre petite palourde a vécu toutes les modes, de la robe corsetée à la mini Courrèges, des perruques enfarinées à la coupe garçonne des années 20. Elle est bien sûr restée imperméable aux tempêtes en tous genres s’abattant sur le monde et a même apparemment su résister au populaire réchauffement climatique.
Une insignifiante palourde attire notre attention et nous renvoie à nos propres limites… La prochaine fois que vous croiserez une palourde, vous la regarderez sans doute autrement.
Pour les infos scientifiques