Sur Vox, via les médias, dans la vitrine du fleuriste en bas de la rue, il neige de l'amour, des coeurs rouges et énormes, des idées cadeaux plus ou moins heureuses pour la Saint Valentin...
Des millions de célibataires, des âmes (plus ou moins) en peine qui cherchent une main à serrer dans l'obscurité d'une salle de ciné, des lèvres à embrasser à la lumière d'un réverbère, un corps contre lequel blottir le soir, une personnalité à laquelle se confronter, un peu de ça ou encore le tout...
Chacun cherche un autre, assoiffé d'amour, pressé d'aller au but, tiraillé par ses instincts et par la pression du qu'en-dira-t'on (ah oui, il/elle est seul(e)... Bizarre...).
Mais finalement plus que la fin, le plus agréable ne réside-t-il pas dans les moyens?
La critique de Nouvelles sur le sentiment amoureux faite par les Inrocks (oui, encore eux, je ne diversifie pas assez mes sources...) me conduit ce soir à écrire ces lignes. Une spécialiste de la narratologie, Christine Montalbetti, aborde le thème de l'amorce de l'amour, de son annonce, à travers six récits de fiction.
Délicieux moments que ceux où l'hésitation, la timidité, la tétanie, le doute nous saisissent face à l'objet du désir. Aussi atroces qu'ils puissent paraître au présent, ce sont presque toujours de délectables madeleines de Proust dont on se régale tôt ou tard ou que l'on se remémore avec tendresse.
Finalement, il y a un vrai trouble dans l'inaction... Alors la mise en péril de soi relative avant que les choses ne se passent, la rêverie et la crainte, sources de plaisir?
Cette réflexion n'est en rien un coup de griffe personnel dans le mythe de l'amour, le vrai, celui qui dure... Seulement, à l'ère où l'on cherche à le trouver comme on achète ces céréales au supermarché, il me semble important d'un moment s'arrêter, de songer et de mieux savourer chacun de ce genre d'instant.